Je suis

Je suis un fantôme d'amour
Qui voudrait hanter tes nuits
Je suis l'aube d'un nouveau jour
Qui ne sort plus de sa nuit.

Je suis ce lien entre nous
Qui est parti Dieu sait où,
Je suis un souvenir qui crie
Pour faire reculer l'oubli.

Ce coeur usé par les ans
Qui ne bat plus qu'à moitié,
Dont la vie et dont le sang
Ne circulent qu'anesthésiés.

Je suis l'arbre au tronc plié
Qui ne veut pas s'écrouler
Je suis le fleuve détourné
Qui ne veut pas s'assécher

Je suis tous nos souvenirs
Que ne se laissent pas mourir,
Je suis l'amour qui reste debout
Malgré le temps, malgré les coups

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Prose : La gare

La journée touchait à sa fin mais il n’arrivait pas à se résoudre à partir. Déjà, les voyageurs se faisaient plus rares autour de lui, les lumières du quai venaient de s’allumer.
Mais le dernier train allait bientôt entrer en gare et il voulait encore patienter pour celui-là. Il serrait dans ses doigts ce petit morceau d’étoffe, seul souvenir...
Loin... Les souvenirs étaient si lointains. C’est à peine quelques fois si il pouvait revoir en lui son visage, son sourire. Le temps n’en a rien à faire des sentiments, le temps efface et morcelle nos souvenirs, jour après jour. Et jour après jour, il essayait de se concentrer sur ses longs cheveux bruns, sur son doux parfum aux notes fleuries...Sur chaque petit détail qui pouvait la garder encore un peu présente en lui, encore un peu là...

Les gens passaient autour de lui, l’évitaient presque machinalement comme on évite un lampadaire sur un trottoir. Il n’en sentait que plus sa solitude.

“Elle allait venir”.
Il se repetait cette phrase en lui, comme une litanie, comme si chaque répétition rendait son arrivée plus certaine.
Les femmes qui descendaient des trains autour de lui ne lui faisaient meme pas tourner la tête. Non, il ne pouvait pas confondre. Elle avait cette façon de marcher, cette grâce, ce pas qu’il ne pouvait pas oublier. Et aucune autour de lui ne pouvait faire illusion.

Il froissait le morceau d’étoffe. Au fond de lui, il savait pertinemment qu’elle ne viendrait pas. Mais il essayait de repousser et repousser encore cette idée qui essayait de devenir une certitude. C'est dans cette gare qu'elle était partie, c'est ici qu'elle se devait de revenir…

Les haut parleurs annoncèrent le prochain train et il réalisa soudainement l’heure tardive.
21 heures.
Il n’était plus nécessaire d’attendre encore. Elle ne viendrait pas.
Et même s’il le savait, il sentait cette douleur lui broyer l’estomac, il sentait ses yeux prêts à déverser les larmes de la colère et du désespoir. Mais non, pas ici, pas devant tous ses inconnus.
Il serra davantage les poings.

Doucement, ses pas le portèrent vers la sortie et il entreprit de rejoindre son domicile à pied.
Il n’était pas tout prêt, mais il avait besoin de cette transition avant de rejoindre l’appartement. Rester encore un peu avec cette rêverie avant que le décor habituel ne lui rappelle la réalité de la vie sans elle.
La rue était déserte et cela lui convenait. Il n’avait pas envie de cacher ses yeux rougis comme pour s’excuser de sa peine. Sa peine n’était pas honteuse.
Elle n’était pas venue. Elle ne pouvait pas revenir, il le savait... Mais il se sentait comme trahi, comme abandonné...Elle n'étais pas venue, non...
Et les images revenaient. Il la voyait s’éloigner de lui, il la voyait au loin partir. Il se souvenait de ses lèvres qui lui avaient murmuré tout doucement, pour que seul lui entende :“Je reviendrai”.

Il monta doucement l’escalier de chez lui, sécha ses larmes de sa manche. Il ouvrit la porte.
“C’est moi” dit il
Sa femme passa sa tête par la porte du salon et lui fit un petit sourire. Elle savait qu’il ne fallait rien rajouter. Elle connaissait ces mois de février où il partait seul. Elle savait son silence et sa tristesse au retour.

Il retourna dans sa chambre. Alla ouvrir la commode et prit le petit coffre en bois vieilli, aux bords usés.
Il s’assit sur le lit et ouvrit le coffre sur ses genoux.
La vieille photo était là. Elle le regardait, lui souriait dans sa robe noire.
Il reprit le petit bout d’étoffe...
“Je reviendrai” lui dit sa voix alors que les larmes revenaient...

Il rangea à coté de la photo de sa mère l’étoile jaune en tissu.
Elle n’était pas venue.
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Ami Souviens toi

Amitié - Version optimiste

Ami souviens toi
Il y a longtemps de cela
Lorsque je parlais de moi
Lorsque tu me parlais de toi.
Sans faux semblants,
En oubliant tous ces murs
Que l'on avait batis au fil des ans
Autour de nous comme une armure.

Ami souviens toi
Meme si nos routes
Nous ont un peu éloignés
Je n'ai pas de doute
Sur ce que l'on peut encore partager.
Sans faux semblants,
En oubliants tous ces murs
Crois bien que je comprends
Ce que les douleurs murmurent

Ami, je n'oublie pas
Tout ce que m'avait apporté
Nos dialogues écrits tout bas,
Moi qui ne me disait jamais.
Sans faux semblants,
J'ouvre une brêche dans ces murs,
Je suis là, je t'entends...
Ami est un mot qui dure.
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Faux Ami

Amitié - Version pessimiste

Faux ami
Mot sur lequel on s'est trompé,
Qui pour un autre se fait passer.

Faux ami
Mot qu'on croyait avoir compris
Mais pour lequel on est surpris.

J'avais cru en notre amitié,
Mais le sens m'avait échappé.

Faux ami
On avait cru tout en comprendre
Jusqu' à tellement se méprendre

Faux ami
Tant de confidences échangées
Qui jusque rien nous ont menées

Maintenant je sais quelle est ma place,
Un ami de seconde classe.

Faux ami
Celui sur qui on s'est trompé
Quand on pensait s'y appuyer

Faux ami
Définition, je recopie :
"N'est pas toujours celui qu'il dit".
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Ad Vitam

Route
Sur laquelle
Nous avions fait notre chemin
Amitié intemporelle
Arrêtée par le destin

Pierre
Clef de voute
De mon fragile for intérieur
Où peines et doutes
S'allient pour dévaster mon coeur

Route
Où s'est brisée
Une vie, une nuit, une amitié
J'aurai jusqu'à la fin manqué
A tout, même à ton éternité

Pierre
Où sont gravés
Ces manuscrits de l'amer.
A trop les lire, les déchiffrer,
Tu vois, je pleure en solitaire.

Route
Qui en une nuit s'achève
Sans au revoir et sans un mot...
Paroles échangées trop brèves
Tu es parti, Ami, trop tôt

Pierre
Moi, je jette la première
Sur tous ces dieux paiens,
A qui j'en veux, une vie entière,
Surtout toi, Nazaréen

Route
Où reste la trace de nos pas
Pierre
D'un souvenir qui ne meurt pas
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Nous nous désaimerons

Nous nous désaimerons
Comme si nous repassions tout le film à l'envers
Et nous détesterons
La fin comme le début, et l'histoire toute entière.

Nous nous désembrasserons
Dans tous nos souvenirs
Nous nous désenlacerons
Sans plus aucun soupirs.
Je te décaresserai, tu me démurmureras
Toutes ces belles phrases , tous nos mots bientôt las

Nous nous décuisinerons
Nos dîners d'amoureux
Nous nous désoffrirons
Nos cadeaux et nos voeux.

Nous nous désaimerons
Avec application, sans rien laisser vivant
Et nous détesterons
Avec force et rancoeur nos anciens sentiments

Nous nous déprometterons
Ce que l'on ne crois plus
Nous nous déséchangerons
Les bagues à nos doigts nus.
Toi tu me dévoudras comme je te dévoudrai
Et le noir dans nos coeur deviendra plus épais.

Nous nous désécrirons
Nos mots sans un regret
Et nous dépleurerons
Ce qu'on veut oublier.

Nous nous désaimerons
Sans savoir vraiment comment y arriver
Et nous détesterons
Le futur, le présent bien plus que le passé.
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Invisible

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Je serai à coté de toi le matin, à ton réveil. Je te regarderai, verrais le sommeil encore remplir tes yeux. Je voudrai me blottir contre toi, mais ne te sentirai pas. A coté de toi, il n'y aurai qu'un vide, rien.
Je serai à coté de toi dans les moments difficiles, pour les larmes solitaires ou les colères inutiles. Je te tiendrai cette main que tu ne me donneras pas, je mettrai mon bras sur ton épaule en vain. Je serrerai le vide.
Nous mangerons face à face le soir, toi qui ne finira rien de ce qu'il y a dans ton assiette, moi qui n'en aurai pas. Et alors les émotions trop longtemps contenues dans la journée se déverseront, le masque tombera. Tu pleureras solitaire dans le silence du soir. Je te dirai que je suis là, mais tu n'entendra pas.
Je serai à tes cotés à chaque instant, mais tu ne me verras pas. Je te dirai les mots qu'il faut car je saurai les dire alors, mais tu ne les sauras pas. Je te dirai mes regrets, mes remords, mes peines, je te dirai les choses que je n'ai jamais pu sortir.
Mais invisible je resterai. Le témoin muet de tout ce que l'on aura partagé et de tout ce qu'on ne pourra plus construire.
Lorsque je ne serai plus là, je serai toujours là quand même.
Mais tout ce que je n'aurai pas fait, pas dit résonnera encore plus fort. Je saurai ce que j'aurai raté mais il sera trop tard. Et mes regrets resteront vains.

C'est là que je me réveille et que je me dis qu'il faut me hâter de faire tout ce que je n'ai pas fait.
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Je suis du vent

C’est n’est plus qu’un murmure, un souffle à peine audible
Ma voix se tait en moi, ma voix s’est tu je crois.
M’entends tu, toi qui m’aimes, dis, m’entends tu encore
Sous tous ces faux semblants, sous tous ces beaux décors.

Ce n’est plus qu’un murmure, qui doucement s’éteint
Je suis ce que je joue et plus ce que je suis.
M’entends tu, toi qui m’aimes, te souviens tu encore
De qui je pouvais être et de nos beaux accords…

Ce n’est plus qu’un murmure, dans l’air du temps qui passe
Tout ce que tu croyais de moi n’était pas vraiment là.
J’étais bâti seulement sur des sables mouvants
Et maintenant tu le vois, maintenant…  Je suis du vent.

Je suis du vent
Derrière la belle armure, non il n’y avait rien.
Je suis du vent
Que du vent, que de l’air, surtout de l’air de rien.

Ce n’est plus qu’un murmure, qu’il me faut écouter.
Je suis là, tout au fond, mais je ne sais plus où…
M’entends toi, toi qui m’aimes, te souviens tu encore
De qui je pouvais être, redis-le moi plus fort…
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Tu manques


Dans les journées qui n'en finissent pas,

Ou dans celles qui passent trop vite,
Dans les petits instants que j'aimerais partager,
Comme dans les moments les plus grands.
Dans les joies qui me réchauffent le coeur,
Ou lorsque les peines tout à coup m'étreignent.
A chaque minute, a chaque seconde,
A chaque horloge qui sonne dans la rue,
Dans le bruit des voitures, dans le pas des passants,
Ou bien au milieu de ce restaurant.
Près de moi le soir, quand je vais m'endormir,
Avec moi le matin, au lever du soleil,
Dans l'herbe du jardin, sur les pelouses vertes,
Sur le bord du chemin qui nous mène si loin.
Dans ces journées trop longues
Où les pensées se perdent,
Dans ces noirs moments
Où tout devient si vain.
Quand je cherche ta main pour avoir du courage,
Quand je ne la trouve pas et que la peine me broie.
Au milieu de cette rue où nous sommes allés,
Devant ce paysage qu'on a pas partagés,
Quand je pense à tout ce que je n'ai pas dit,
Et lorsque les mots dits tournent dans ma tête.
Plus fort chaque jour, toujours plus encore,
Dans le froid, dans la nuit, la solitude encore.
Même au milieu des autres, puisque tu n'y es pas,
Même en dedans de moi, où je ne vois que toi.
Tu manques chaque jour, tu manques plus que ça,
Tu manques à mes étés, tu manques à mes hivers.
Le temps que je vis, lorsque je suis loin de toi
Est si lent, est si lent....Puisque tu n'y es pas.
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La caissière du supermarché


La caissière du supermarché,

Elle a un p'tit air fatigué.
Elle dit "bonjour", "merci", "au revoir"
Avec un air de pas y croire.

Toute la journée, elle voit passer

Des conserves, des surgelés,
Des gens polis ou des gens fiers,
Des belles dames, des vieilles grands-mères.

La caissière du supermarché,

Elle se sent un peu esseulée.
Personne l'attend chez elle le soir,
Et tous ces gens passent sans la voir...

Des fois, elle se prend à rêver

D'un p'tit gars qui lui sourirait,
Un qui en rangeant son caddie
Lui dirait juste qu'elle est jolie.

C'est qu'du bonheur de pacotille,
Des envies folles, des rêves faciles.
Mais sur, rêver, ça fait du bien
Quand y'a personne pour prendre sa main.

La caissière du supermarché

Des fois, elle se fait engueuler.
Elle était juste un peu ailleurs,
Et elle sait plus le prix du beurre...

Faut dire qu'elle en voit passer

Des maillots d'bains, des robes d'été,
Alors que pour elle, la lumière
C'est seulement celle de son scanner.

La caissière du supermarché,

Sur qu'elle pourrait en raconter
De ces monsieurs bien habillés
Qu'achètent des cassettes censurées.

De ces belles dames un peu trop fières

Qui sont en interdit bancaire,
Ou de combien peut réchauffer
Juste un "bonjour", un "bonne journée".

La caissière du supermarché,

Des fois, elle a envie d'pleurer,
De tout plaquer, de mal parler
Et de s'tromper dans la monnaie.

Mais elle sait qu'elle en a besoin

De ce boulot là, assassin.
Alors, elle ravale sa colère
Et elle recompte les packs de bières...

La caissière du supermarché,

Y'a pas grand monde qui a r'marqué
Que derrière son "bonjour" et son sourire,
On entendait comme un soupir...
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Je vais taire


A un ami

Puisque la vérité est trop dure à livrer,

Puisque ces regards, je ne veux affronter.
Puisque seul je suis, et seul je resterai,
Puisque être soi est trop lourd désormais.
Je vais taire.

Puisque au milieu des repas ou des anniversaires,

Trop de silences lourds, ou de questions amères.
Puisque trop de quiproquos à toujours corriger,
"Venez donc à deux", excuses bafouillées...
Je vais taire.

Je vais taire mes amours, et mes larmes solitaires

Puisque vous n'en voulez rien savoir.
Je vais taire ces rencontres dont je ne suis pas fier,

Ces matins de doute ou quelquefois d'espoir.

Je vais taire cette main que je ne peux pas prendre

Sans risquer vos regards ébahis ou choqués
Puisque toute ma vie se résume à jouer,

Je vais taire les pages que vous n'pouvez comprendre.

Je vais taire ces dessins, lorsque j'avais six ans ;

Ma maison, mon jardin, moi et mes enfants...
Je vais taire ces soirs où des rêves fous
M'emportent dans un monde où je serais comme vous.

Puisque vous ne faites pas de place à toutes les différences,

Puisqu'être moi serait vous affronter.
Puisque je ne sais quelle fée, le jour de ma naissance
M'a maudit de la sorte sans que je n'ai rien fait...
Je vais taire.

Je vais taire à jamais, je m'en vais tout cacher

Je vais taire l'enfer et puis le paradis.
Puisque je suis las de devoir lutter,
Je vais taire qui je suis, je vais taire une vie...
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Dans le vent


Il me semble que le ciel est moins bleu qu'autrefois,

Que les fleurs des jardins sont plus ternes qu'avant.
Il me semble que le soleil ne brille plus autant ;
Il me semble, c'est étrange... Je me demande pourquoi.
C'est alors que j'entend une toute petite voix :
"C'est parce que.....
"C'est parce que....
Et le vent souffle fort et moi, je n'entends pas...

Il me semble que les musiques sont plus tristes qu'autrefois,

Plus autant de plaisir dans les airs que j'entends.
Paraissent aussi moins gais les rires des enfants ;
Il me semble, c'est étrange... Je me demande pourquoi.
C'est alors que j'entends une toute petite voix :
"C'est parce que tu....
"C'est parce que tu...
Et le vent souffle fort et moi, je n'entends pas...

Il me semble que je ris un peu moins qu'autrefois,

Comme si à l'intérieur, tout est plus noir qu'avant ;
Cette tristesse indiscible qui quelques fois me prend,
Et ces larmes qui coulent... Je me demande pourquoi.
C'est alors que j'entends cette toute petite voix :
"C'est parce que tu es seul !
"C'est parce que tu es seul !...
Et le vent souffle fort et me glace de froid.
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Il faut partir


Le silence dans la pièce, l'appartement désert,
La valise sur le lit, qu'on finit de remplir,
L'armoire à moitié vide, et les tiroirs ouverts,
Partager les affaires, restent les souvenirs.
La gorge bien trop serrée, un regard en arrière...
Il faut partir.

Ce vase sur la table que je t'avais offert,

Cette photo de toi où j'aimais ton sourire.
Regretter ses paroles et ces erreurs amères,
Etre aller bien trop loin, sans savoir revenir.
Se dire à contre-coeur que le constat est clair :
Il faut partir.

Se dire "c'est mieux ainsi" et "il fallait le faire",

Sentir que nos forces commencent à nous trahir.
Saisir enfin les clefs, et les dernières affaires,
Encore un dernier pas et le seuil à franchir.
Sur le bord de la porte, fermer les poings, se taire...
Il faut partir.

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Lapalissades


Je ne t'en voudrai plus quand j'aurais pardonné

Si seulement je t'aimais, je n'te haïrais plus.
Je reviendrai vers toi si je n'veux pas partir
Je ne m'enfuierai pas si je veux revenir.
La peine rend triste, ...Triste évidence
Et dans mes phrases sonne l'absence.

C'est quand on est loin, que l'on n'est plus tout prêts

Quand on est plus ensemble, qu'on devient séparés.
L'amour n'est qu'une question de sentiments,
La haine finit par rendre méchant.
La douleur fait mal...Triste évidence
Et dans mes phrases sonne l'absence.

C'est à la fin que tout se termine,

C'est la blessure qui assassine.
Si on pouvait tout changer,tout serait différent
On pourrait tout refaire en le recommançant...
Espèrer fait croire...Triste évidence
Et dans mes phrases sonne l'absence.
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Naissance


Il faut naître

Naître à soi
N'être qu'à soi.
Soi-même, soit.
Aime toi, toi même
Si soi m'aime.
N'est sens
Que ce qui donne
Naissance,
L'essence.

Il faut naître
N'être que soi,
Soi même.
Naître à soi.
Aime moi pour moi,
Toi même et toi
Aime n'être à moi
Que sens.
Essence
De toi et moi,
Naissance.
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Il y a


Il y a le petit lit à barreaux tout blanc

Il y a le nounours au nez tout mordillé
Il y a la photo dans les bras de maman
Il y a ton rire que bien souvent, j'entends

Il y a dans un coin un gros chien noir et gris

Il y a ta maman qui reste ici souvent
Il y a les petites souris au dessus de ton lit
Il y a ton pyjama avec l'éléphant

Il y a le soleil qui passe par les volets

Il y a ton mobile que je vois scintiller
Il y a cette musique que je me met à chanter
Il y a la porte à devoir refermer

Il y a Babar dans son costume vert

Il y a les biberons sur le coin de l'évier
Il y a les regards qui taisent et qui se terrent
Il y a ton canard qui se met à chanter

Il y a ta maman qui sert ton doudou

Il y a le petit sac que l'on a pas ouvert
Il y a les photos que l'on garde pour nous
Il y a les chansons et tout ces petits airs

Il y a ton sourire que je vois tout le temps

Il y a les vêtements qu'avaient choisi maman
Il y a la poussiere sur le petit lit blanc
Il y a le vide, tout le temps, tout le temps...

Il y a, il y a, il y a... Il y a tellement.

Il y a le silence. Assourdissant.
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Evasion


Passer au dessus du Nil, au milieu du désert,

De Gizeh, des pyramides jusqu'aux temples millénaires,
Qu'Horus guide mes pas, sous les rayons de Ré
D'Assouan jusqu'au Caire, pour toujours m'en aller.
Rêver de s'envoler par la fenêtre ouverte,
Suivre la lueur jusqu'à l'Irlande verte,
Connemara aux eaux mystérieuses et profondes,
Et jusqu'aux danses celtes se méler à la ronde.
Te voir ouvrir la porte et venir me chercher,
Ta main tendue vers moi, ensemble s'en aller
Vers les rives éternelles du Gange, fleuve sacré,
Voir le Tãdj-Mahal, d'amour le mausolée.
Jusqu'aux pistes perdues d'anciens guerriers incas,
Partir en Amérique, s'en aller jusque là,
Voir le soleil descendre sur les montagnes nues
Avec toi contre moi, près du Machu Picchu.
Se sentir libre enfin, sur l'océan immense,
Sur un voilier sans cap, capitaine en errance.
On naviguerait ensemble loin de tout, loin du monde
Sans plus jamais compter les heures ou les secondes.
Mais ma fenêtre à moi reste toujours fermée,
Et à ma porte, jamais, tu n'viendras me chercher.
Il n'y a que dans ma tête que j'atteins l'horizon,
Je le devine derrière les barreaux d'une prison
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Histoires de Q


Quittes, nous sommes

Quidams redevenus.
Quid de ces nuits sans sommes,
Quand rien ne va plus.
Question irrésolue,
Quoique réponse presque connue.
Quiz : pourquoi fini ?
Quiproquos à l'infini.
Quittance non payée,
Quitté sans sentiment.
Querelles réprimées,
Quérir la vérité.
Quoi penser de ton départ ?
Quémandeur d'un peu plus,
Quels étaient tes égards,
Qu'une nuit et rien de plus ?
Quatrains d'une même rengaine,
Quasi-obsession en moi ;
Que voulais tu ? Ma peine
Quotidienne tournoie.
Quittes, nous sommes
Quidams redevenus
Quoi, entre femmes et hommes,
Qu'histoires de Q
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